Le nom de " Protévangile "
fut donné au XVIe siècle par l'humaniste
français qui le publia en Occident, parce que le
texte relate des événements
antérieurs aux récits des évangiles
canoniques.
Le plus ancien manuscrit connu
(Papyrus Bodmer 5) porte le titre : Nativité de
Marie, Révélation de Jacques.
Le livre se dit écrit par
l'apôtre Jacques le Mineur, frère de
Jésus selon l'Évangile, demi-frère
selon ce texte. Il est très ancien (milieu du
second siècle) et s'inspire librement des
récits canoniques de l'enfance.
L'ouvrage ne doit rien aux
judéo-chrétiens, comme en témoigne
son ignorance des coutumes juives.
Probablement son auteur
était-il d'origine païenne, issu de
l'Égypte ou de l'Asie Mineure. Il rédigea
son texte dans un but apologétique, pour
régler, auprès des Grecs et des Juifs, la
question délicate de l'incarnation de
Jésus.
Or, pas d'incarnation sans
l'absolue pureté de Marie, non seulement vierge
avant, pendant et après, mais maintenue dès
sa conception dans une sorte d'état
angélique, où hommes et anges prêtent
leur concours.
L'écrit a connu à
travers les siècles une grande fortune : il a
inspiré d'autres livres du même genre, dont
le plus connu est l'évangile du Pseudo-Matthieu
(VIe siècle), qui force le ton, côté
miracles. Il est à l'origine de plusieurs
fêtes liturgiques, célébration d'Anne
et Joachim, Conception et Nativité de Marie,
Présentation de la Vierge. L'art
chrétien y a abondamment puisé. Mais
surtout cette célébration de la
pureté a nourri les développements
ultérieurs de la mariologie.
Marie dans l'Evangile de Luc
02luc.html