Étude
JEAN
L'ÉVANGÉLISTE (mort en 100
env.)
Personnage connu par les
évangiles canoniques, les Actes des Apôtres
et la première tradition patristique
(Irénée), l'apôtre Jean, fils de
Zébédée et de Salomé,
né à Bethsaïde, était le
frère de saint Jacques le Majeur et
exerçait le métier de
pêcheur.
Avant le ministère de
Jésus, il semble probable (d'après Jean, I,
25-40) qu'il ait été d'abord disciple du
Baptiste. Il devint ensuite l'un des Douze (Matthieu, IV,
21). Ses frères Jacques et Pierre formaient avec
lui le groupe privilégié des disciples de
Jésus (témoins de la résurrection de
la fille de Jaïre, de la transfiguration et de
l'agonie de Gethsémani).
Avant, comme après la
résurrection du Christ, Jean est souvent
nommé avec Pierre (Luc, XXII, 8 ; Jean, XVIII, 16;
XX, 2-10; XXI, 15-23; Actes, III, 1-11; IV, 13 et 19). Le
collège de Jérusalem envoie les deux
apôtres ensemble à Samarie (Actes, VIII).
Dans le quatrième Évangile, Jean est
appelé «le disciple que Jésus
aimait», façon de compenser, peut-être,
la grande autorité dont fut investi Pierre, son
compagnon. Il est le seul des Douze à être
mentionné au moment de la mort de
Jésus.
Une tradition, assez digne de foi,
le fait venir à Éphèse, d'où
il gouverna les Églises d'Asie Mineure,
probablement après 60. Il aurait été
exilé ensuite à Patmos, sous Domitien
(81-96). Revenu à Éphèse sous Nerva
(96-98), c'est là qu'il serait mort, au
début du règne de Trajan
(98-117).
Avec plus ou moins de nuances et
de réserves, on attribue à l'apôtre
Jean divers ouvrages: des textes canoniques (le
quatrième Évangile, les trois
Épîtres de Jean et l'Apocalypse), mais aussi
les Actes apocryphes de Jean, du II e siècle, et
trois Apocalypses apocryphes.
Plusieurs Jean auraient
existé et écrit ?
L'apôtre Jean semble
être l'héritier de la pensée du
Christ. C'est lui qui est le plus proche de Jésus
à la Cène. Pierre passe par lui pour
poser des questions à Jésus.
C'est à Jean que le
Christ confie sa mère.
Y a t-il eut conflit entre la
tradition Johannique et la tradition chrétienne
des premiers siècles.?
Les disciples de Jean se serait
rangés avec quelques difficulté
derrière Pierre ( Le chapitre 21 de
l'évangile de Jean est un ajout ..)
APOCALYPSE DE
JEAN
L'Apocalypse de Jean est le
dernier des livres du Nouveau Testament. Parmi cet
ensemble d'ouvrages considérés comme
«canoniques» par l'Église
chrétienne, elle apparaît comme un bloc
erratique.
Le contraste est d'abord dans la
forme. À côté des Évangiles,
des Actes des Apôtres et des Épîtres,
elle représente un genre littéraire
absolument différent. Le caractère
étrange des visions qu'elle contient, le
symbolisme poussé, parfois même
incohérent, qui les exprime, l'allure dramatique
des scènes grandioses qui sont
évoquées, contribuent à faire de cet
ouvrage une véritable énigme.
Cet aspect mystérieux est
encore renforcé par le contraste doctrinal qui se
manifeste entre le contenu de l'Apocalypse et le reste du
Nouveau Testament. Bien qu'on puisse discerner certains
liens étroits avec d'autres écrits
canoniques, spécialement avec
l'Épître aux Hébreux, la comparaison
avec les Évangiles fait apparaître une
différence fondamentale.
L'aspect «historique» du
message chrétien est ici presque
entièrement passé sous silence. La seule
allusion à un fait de la vie de Jésus se
trouve au verset 8 du chapitre XI, qui dit, à
propos de Jérusalem: «C'est là
où leur Seigneur lui aussi fut
crucifié.» Mais il semble, de l'avis
même de plusieurs auteurs catholiques, qu'on soit
ici en présence d'une glose.
En revanche, le contenu
«théologique» du message de l'Apocalypse
est extrêmement riche dans les domaines où
celui des Évangiles est particulièrement
sobre. C'est le cas de l'eschatologie,
c'est-à-dire de la doctrine sur la fin des temps,
qui occupe ici une place primordiale.
Ce caractère
énigmatique et singulier de l'Apocalypse de Jean
la rend d'autant plus intéressante. Son
étude est indispensable à quiconque cherche
à connaître le christianisme sous sa forme
primitive. Loin de constituer le «couronnement»
de la «révélation
chrétienne», elle apparaît plutôt
comme une des formes les plus anciennes du message
chrétien.
Présentation du
livre
L'auteur décrit les visions
qu'il eut à Patmos, petite île située
au large de l'Asie Mineure. C'est d'ailleurs à
sept Églises d'Asie qu'il destine son Ouvre:
Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes,
Philadelphie et Laodicée. Sept lettres, pleines
d'encouragements ou de reproches et adressées
à l'«ange» de chaque Église,
forment une sorte d'introduction.
Le corps de l'ouvrage (IV-XXI)
présente une série de tableaux analogues
à ces drames du Moyen Âge où les
différents lieux sont envisagés
simultanément. L'action se déroule dans le
ciel, mais la terre est toujours présente,
tantôt restreinte à Jérusalem,
tantôt élargie aux limites du monde
habité. Le voyant monte au ciel pour y contempler
une série de scènes grandioses, dont le
rythme est marqué par la succession
de symboles variés, mais
toujours introduits selon un schéma
numérique septénaire. D'abord, dans le
cadre d'une liturgie céleste, paraît le
mystérieux Agneau, qui prend possession du Livre
des desseins divins (IV-V). Il en brise un à un
les sept sceaux. À chaque fois apparaissent des
fléaux, qui frapperont les impies. Les premiers et
les plus célèbres sont les quatre
cavaliers, qui symbolisent la justice divine, la guerre,
la famine et la peste (VI). Mais le groupe des justes,
qui est le véritable Israël, est
préservé par la «marque» de
l'Agneau (VII).
L'ouverture du septième
sceau donne le signal du châtiment du monde. Sept
trompettes vont en souligner les différents
aspects (VIII-IX). Puis un «ange puissant»
donne au voyant un «petit livre», dont il doit
se nourrir (X). La suite en développe le contenu.
D'abord, les «deux témoins» de Dieu
prophétisent pendant 1260jours, puis ils sont
tués par la «Bête de
l'abîme». Durant trois jours et demi, ils
restent sans sépulture sur la place de la
«grande ville».
Mais l'Esprit de Dieu les
ressuscite et les emporte au ciel (XI). Nouveau tableau:
dans le ciel paraît une femme «revêtue
du soleil, la lune sous ses pieds, une couronne de douze
étoiles sur sa tête». Tandis qu'elle
donne le jour à «un enfant mâle qui
doit gouverner toutes les nations», elle est
attaquée par «un grand dragon rouge, qui a
sept têtes et dix cornes, et, sur ses sept
têtes, sept diadèmes». Michel et ses
anges combattent le Dragon. Vaincu, il tombe sur la terre
et poursuit la Femme, qui s'envole au désert
«sur les ailes du Grand Aigle» (XII). Puis il
s'attaque «au reste de ses enfants». Il
reçoit alors l'appui de la «Bête de la
terre», qui contraint les hommes à adorer
l'autre Bête et à porter sa marque (XIII).
Mais, gage de victoire, l'Agneau apparaît, debout
sur le mont Sion, entouré de ses fidèles
(XIV).
Le châtiment de Dieu va
s'abattre sur ses adversaires. le Fils de l'homme,
armé d'une «faucille aiguisée»,
entouré de six anges, va procéder à
la moisson suprême (XIV). Sept coupes,
portées par des anges, contiennent sept
fléaux. La septième coupe, c'est la ruine
de Babylone la Grande (XVI), présentée
aussi sous les traits de la «Grande
Prostituée», folle de son triomphe,
misérable dans sa défaite (XVII). Alors
paraît le Verbe de Dieu, chevauchant
victorieusement à la tête des armées
célestes. Les deux Bêtes sont jetées
dans l'étang de feu, le Dragon est
enchaîné dans l'abîme pour mille ans.
Pendant mille ans, les justes, seuls ressuscités,
règnent avec le Christ (XIX-XX).
Alors vient le temps de l'ultime
combat. Le Diable, un instant relâché, est
vaincu et jeté dans l'étang de feu,
où il rejoint pour toujours les deux Bêtes.
Dieu a vaincu, son règne est définitif. Les
morts ressuscitent et sont jugés. «Un ciel
nouveau et une terre nouvelle» remplacent le monde
ancien. Alors descend du ciel «la Jérusalem
nouvelle, vêtue comme une mariée
parée pour son époux». Ce sont les
«noces de l'Agneau». Dieu h abite
désormais parmi les hommes (XXI-XXII).
Histoire de
l'interprétation
Ce livre étrange eut
beaucoup de mal à se faire admettre parmi les
Livres sacrés du christianisme. Bien que
cité avec éloge par plusieurs auteurs
anciens, il rencontra à Rome même, vers la
fin du second siècle, des adversaires, qui
voyaient en lui l'ouvrage de l'hérétique
Cérinthe.
Plus tard, en Égypte, on
mit en doute son origine apostolique. L'ensemble de
l'Église d'Orient manifestait à son
égard une grande réserve, au point qu'il
fut positivement exclu de son catalogue des Livres
saints. Si, finalement, l'Apocalypse réussit
à s'imposer, c'est qu'on la considéra comme
l'Ïuvre de l'apôtre Jean,
rédigée vers la fin du règne de
Domitien; on suivait en cela les données fournies
par Irénée de Lyon (Adversus haereses, V,
33, 3), dont l'autorité chassa les doutes si
répandus et si tenaces.
La critique moderne partage ces
doutes. Elle admet difficilement que le même
personnage puisse être l'auteur de deux ouvrages
aussi dissemblables, pour le fond et pour la forme, que
l'Apocalypse et l'Évangile de Jean. Elle
considère comme peu vraisemblable que le voyant de
l'Apocalypse soit un apôtre, et surtout
l'apôtre Jean, si, comme beaucoup l'admettent, il
était déjà mort bien avant la date
traditionnelle. Il semble plus raisonnable de laisser la
question ouverte en gardant l'anonymat à ce Jean
le Prophète, dont l'Ïuvre nous est parvenue
sous le nom de Jean l'Apôtre.
L'hésitation des
autorités chrétiennes était
d'ailleurs entretenue par le contenu du livre. L'annonce
de la fin du monde prochaine, la description de ses
étranges péripéties, l'idée
du règne de mille ans, tout cela nourrissait la
ferveur des premiers chrétiens, mais parut
incompréhensible aux fidèles des
siècles suivants.
Le retard de la fin des temps,
l'évolution intérieure de l'Église
avaient modifié l'optique. Surtout les penseurs
alexandrins, Origène en particulier, avaient
« spiritualisé» le message
chrétien. Le «millenium» n'était
plus dans le futur, il était réalisé
dans l'Église. Cette idée se
répandit très vite chez les Grecs, puis
chez les Latins, par l'intermédiaire d'Augustin.
Elle prévalut durant des
siècles.
Mais, au cours du Moyen Âge,
le courant eschatologique reparut avec Joachim de Flore
(1202), le prophète de l'«évangile
éternel». L'Apocalypse, c'est d'abord
l'annonce de la fin des temps. On y est parvenu, puisque
Joachim inaugure la troisième ère du monde,
celle de l'Esprit-saint. Mais c'est aussi l'histoire de
l'Église écrite à l'avance. Chacun
des passages importants de l'ouvrage évoque une
période précise de cette histoire. Le
système eut un énorme succès, qui
dure encore en certains milieux.
Au XVIesiècle, plusieurs
savants jésuites, conscients des
difficultés d'une méthode qui obligeait
à distendre les données d'un texte immuable
pour les appliquer à un temps toujours plus
considérable, restreignirent la perspective aux
luttes de l'Église primitive contre le
judaïsme et le paganisme pendant les trois premiers
siècles. On envisageait encore la
prédiction d'événements futurs, mais
c'était tout de même un réel
progrès, car l'attention se concentrait sur les
faits historiques les plus proches de l'époque
où le livre avait été écrit,
en particulier sur l'Empire romain du premier
siècle.
Interprétation
actuelle
C'est seulement vers la fin du
siècle dernier que, peu à peu, se
dégagea la véritable solution. Elle
consistait à revenir à
l'interprétation la plus ancienne, en
considérant l'ouvrage comme une
«apocalypse», qui annonçait l'imminence
de la fin des temps et la décrivait selon les
méthodes habituelles. Ce qui avait manqué
pour aboutir plus tôt à cette solution,
c'était la possibilité de trouver des
points de comparaison.
On les avait cherchés en
vain dans le Nouveau Testament, où les textes
eschatologiques étaient peu importants. On en
avait trouvé dans certains textes
prophétiques de la Bible, dans Ezéchiel et
Zacharie, surtout dans Daniel. Mais un long intervalle de
temps les séparait de l'Apocalypse de
Jean, selon les vues
traditionnelles. La critique vint, au XIXesiècle,
modifier cette optique. Le livre de Daniel apparut comme
la première des apocalypses, rédigée
vers l'époque de l'insurrection maccabéenne
(167 av. J.-C.). D'autre part, la découverte
d'ouvrages du même genre, tels que Hénoch,
les Jubilés, Baruch syriaque, etc., fournit aux
savants un véritable corpus des apocalypses
juives, dont la rédaction se situait entre
l'époque de Daniel et les premières
années de l'ère chrétienne.
Désormais étaient réunies les
données fondamentales qui devaient permettre de
placer l'Apocalypse de Jean dans son véritable
contexte.
Cette perspective éclaire
d'abord la forme littéraire de l'ouvrage.
Rédigé par un voyant, il est
entièrement conçu selon les règles
du genre apocalyptique. Les procédés
d'exposition, le symbolisme des images et des chiffres,
les personnages et les réalités qui
participent au drame constituent autant d'emprunts aux
matériaux et aux usages de ce genre
littéraire, tel qu'il se manifeste dans l'ensemble
des apocalypses juives. Il y a là un «style
reçu», où les descriptions sont
stéréotypées, où les
catastrophes se décomposent selon des
schémas numériques, où les
réalités revêtent des formes
empruntées à des mythes du passé,
celui du paradis perdu pour décrire le bonheur des
élus, celui des plaies d'Égypte pour
détailler les malheurs des impies.
C'est surtout
l'appréciation du sens profond de l'Ïuvre qui
bénéficie de cette perspective nouvelle.
Elle met en scène des personnages symboliques qui
tiennent les premiers rôles dans le
déroulement du drame eschatologique. Les deux
grands protagonistes sont évidemment l'Agneau et
le Dragon. L'Agneau, c'est le Verbe triomphant, le Fils
de l'homme, le Grand Ange moissonneur. Il concentre en sa
personne tous les courants si variés par lesquels
s'était exprimée l'apocalypse juive et
spécialement le Livre d'Hénoch. En face de
lui, le Dragon, c'est Satan, le Serpent ancien, qui
s'oppose à lui jusqu'au bout. Mais ces deux
géants sont eux-mêmes appuyés par
deux êtres extraordinaires: l'Agneau par les deux
Témoins, le Dragon par les deux
Bêtes.
Les Témoins sont
empruntés à Zacharie (IV, 2), mais quelle
réalité cachent-ils? Deux apôtres?
Deux prophètes? Aucune explication
définitive n'a pu être apportée. Pour
les deux Bêtes, manifestement inspirées de
Béhémoth et de Léviathan
(Hénoch, LX, 7), on pense connaître la
solution. La Bête de la mer serait l'Empire romain
persécuteur. Mais il faut remarquer qu'elle est
liée étroitement à la «Grande
Prostituée», à la «Grande
Ville», dont le symbolisme s'oppose à celui
de la Femme céleste et de la Jérusalem
nouvelle. Il est d'ailleurs étrange que l'auteur,
ou plus probablement un glossateur, voie dans cette
«Grande Ville» la Jérusalem terrestre,
puisqu'il précise à son sujet: «C'est
là où leur Seigneur a été
crucifié» (XI, 8).
Quant à la Bête de la
terre, elle est appelée aussi «Faux
Prophète» (XVI, 13; XIX, 20), ce qui
évoque un fait proprement juif. On peut donc se
demander si les personnages dont il s'agit dans les deux
cas n'appartiennent pas au domaine des
réalités juives. Un texte de Qoumran
apporte ici quelque lumière. L'Apocalypse oppose
la Prostituée à la Femme céleste
poursuivie par le Dragon, mère du Messie et des
fidèles. M.Dupont-Sommer a évoqué
à ce sujet le passage des Hymnes, III, 6-18, qui
oppose la Mère du Messie à la Mère
de l'Aspic. C'est donc aux apocalypses juives qu'il faut
toujours revenir.
Les liens sont tellement
étroits qu'on pourrait croire à un ouvrage
juif, auquel quelques versets interpolés
çà et là auraient donné une
couleur chrétienne. Certains l'ont pensé,
mais c'était à une époque où
l'on considérait l'eschatologie comme un
«défaut» juif, dont le christianisme
s'était «débarrassé». On a
redécouvert depuis lors le caractère
eschatologique du christianisme primitif. Mieux encore,
on admet désormais l'existence d'une forme de
christianisme, qui s'exprime dans les termes et selon les
concepts propres au «judaïsme
tardif».
C'est le
judéo-christianisme, dont l'influence
apparaît comme déterminante dans la
naissance du christianisme et qui a pour première
caractéristique d'être une eschatologie. Si
l'Apocalypse de Jean rend un «son juif», c'est
qu'elle appartient à ce milieu. Elle en est de
même le représentant presque unique parmi
les livres du Nouveau Testament. Cela explique le
contraste qu'on sent entre elle et le groupe des
Évangiles et des Épîtres, qui
représentent une autre forme du christianisme,
dont le triomphe a entraîné la disparition
progressive du judéo-christianisme.
C'est donc ce milieu
judéo-chrétien qu'il faut prendre comme
cadre pour étudier l'Apocalypse. On peut alors la
comparer à une abondante littérature, qui
n'eut pas l'honneur d'être admise parmi les Livres
saints, mais fut reléguée dans l'humble
catégorie des «apocryphes». On y trouve
tout un groupe d'ouvrages chrétiens dont les
analogies sont évidentes avec les apocalypses
juives.
C'est le cas en particulier de la
partie chrétienne de l'Ascension d'Isaïe qui
se révèle très proche du livre de
Jean le Prophète. Celui-ci se trouve donc au point
de contact de deux groupes importants d'ouvrages, qui
sont qualifiés d'«apocryphes». Si le
terme a pris un sens péjoratif, il s'applique en
réalité au caractère
«caché» de la doctrine secrète
qui est contenue dans ces livres. Cet aspect
«ésotérique» est évident,
quand il s'agit de l'Apocalypse de Jean, mais les
apocryphes juifs et chrétiens dont nous disposons
nous procurent la «clef» qui permettra d'en
déchiffrer les énigmes.