Jean Chrysostome
Oeuvres
"Aucun Père n'a laissé un
héritage littéraire aussi important en
volume que Chrysostome... La tragédie de sa vie
elle-même, causée par la
sincérité et l'intégrité
extraordinaires de son caractère, ne fit que
rehausser sa gloire et sa renommée. Il reste le
plus séduisant des Pères grecs et l'une des
figures les plus attachantes de toute l'antiquité
chrétienne." (J. Quasten, op. cit., p. 6). On
ne peut citer ici que ses principaux écrits.
Oeuvres exégétiques
La majeure partie de l'Oeuvre de saint Jean
Chrysostome est constituée d'homélies sur
les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. Jean se
montre fidèle à la tradition
exégétique d'Antioche. Son
exégèse pourrait être
qualifiée de "pastorale", son principal souci
étant de tirer du texte commenté des
enseignements applicables à la vie quotidienne de
ses auditeurs.
Nous possédons de lui des Homélies sur
la Genèse, sur 58 psaumes, sur le prophète
Isaïe, sur les évangiles de Matthieu et de
Jean, sur les épîtres de saint Paul. "Les
trente deux homélies sur les Romains
représentent le plus remarquable commentaire
patristique de cette épître et la plus belle
de toutes les Oeuvres de Chrysostome." (J. Quasten,
op. cit., p. 619). Il existait entre Jean
Chrysostome et saint Paul une véritable
amitié, une relation d'intimité spirituelle
profonde.
Oeuvres doctrinales
Deux séries d'homélies ont pour objet de
combattre les anoméens : les Homélies sur
l'incompréhensibilité de Dieu ; et les
Homélies sur l'égalité du
Père et du Fils. Les premières, qui
réfutent la prétention d'Eunome à
connaître adéquatement l'essence divine,
sont un admirable exposé sur l'apophatisme et la
connaissance négative de Dieu. Les secondes
constituent une catéchèse claire et
accessible au grand nombre, sur la Théologie
trinitaire.
Deux séries de Catéchèses
baptismales nous font connaître les rites du
baptême et leur interprétation tels que Jean
les exposait à Antioche.
Le Dialogue sur le sacerdoce, inspiré du
traité de saint Grégoire le
Théologien, Sur sa fuite, traite de la
dignité, des exigences et des fonctions du
sacerdoce.
Écrits sur la vie monastique
Le traité À Théodore est une
exhortation adressée par Jean au futur
Théodore de Mopsueste (probablement), tenté
d'abandonner la vie monastique. Dans cet écrit,
qui peut dater du diaconat de Jean, se retrouvent des
traits caractéristiques de sa pensée, par
exemple l'insistance sur la philanthropie divine : "Il
n'est point d'amant du corps, fut-il devenu fou, qui
brûle pour son amante d'un désir égal
à celui de Dieu pour le salut de nos âmes."
(Sources chrétiennes n° 117,
p. 163).
Le Traité de la virginité est un
commentaire fidèle de 1 Cor. 7. Le mariage est
présenté, en antithèse, d'une
façon assez négative, qu'il faut
équilibrer par d'autres passages des Oeuvres de
Chrysostome.
Les traités Sur les cohabitations suspectes
sont une critique assez mordante de la cohabitation sous
le même toit d'ascètes et de vierges, usage
qui existait à l'époque et
présentait inévitablement des risques de
scandale. Ces écrits suscitèrent des
ennemis à Jean dans le clergé.
Les trois opuscules Contre les détracteurs de
la vie monastique sont des apologies du monachisme
adressées aux autorités civiles et aux
parents qui s'opposaient aux vocations monastiques.
Dans ses Homélies, Jean évoque souvent
l'exemple des moines du désert proche d'Antioche
pour stimuler ses fidèles à une vie plus
fervente ; il conseille de faire des séjours dans
la retraite auprès d'eux ; il invite les moines
à prier avec ardeur pour l'Église et pour
ceux qui y exercent une responsabilité. Pour lui,
le souci pastoral d'autrui reste la forme la plus
élevée de la charité
chrétienne.
Homélies diverses
Un certain nombre d'homélies ont
été prononcées pour les fêtes
liturgiques : Noël, Épiphanie,
Vendredi-Saint, Pâques. D'autres discours ont
été prononcés dans des circonstances
notables de la vie de Jean : Sur la chute d'Eutrope, Sur
les statues. D'autres sont des panégyriques de
divers martyrs, de saint Paul, d'Eustathe d'Antioche, de
Mélèce, de Diodore de Tarse, etc.
Lettres
Nous possédons 236 lettres de Jean, qui datent
toutes du temps de son exil. Parmi les plus remarquables,
on peut compter les lettres de réconfort À
Olympias, auxquelles il faut joindre le Traité sur
la Providence et la Lettre d'exil.
Dans ces lettres, les thèmes du sens de la
souffrance, de la foi en la Providence, de la patience
dans l'épreuve sont souvent traités. Jean
le fait en s'inspirant à la fois de la tradition
hellénique, surtout stoïcienne, et de la
tradition biblique. La sagesse antique n'est pas
reniée, mais assumée et transfigurée
par l'apport chrétien. (Voir l'excellente
introduction d'Anne-Marie Malingrey aux Lettres à
Olympias, Sources chrétiennes C 13 b).
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/index.htm